RSOC Vol. 13 No. 17 2016 pp 43. Publié en ligne 31 mars 2017.

Test des urines et diabète

Janet Marsden

Conseillère en soins infirmiers, Community Eye Health Journal, Londres, Royaume-Uni.


Dianne Pickering

Conseillère en soins infirmiers (retraitée), Community Eye Health Journal, Londres, Royaume-Uni.


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Le test urinaire, bien que moins précis que l’analyse de sang, peut être utile pour le suivi des patients diabétiques.

Les tests urinaires sont relativement peu coûteux et sont faciles à mettre en oeuvre. Ils peuvent être utilisés pour détecter la présence de sang dans les urines, révéler la présence d’une infection (en détectant la présence de lymphocytes ou de protéines), ou encore mettre en évidence d’autres problèmes systémiques comme des dysfonctionnements hépatiques (en détectant des niveaux anormaux de bilirubine). Ces tests peuvent également mettre en évidence la présence dans les urines de corps cétoniques, des produits de dégradation du métabolisme qui se forment en cas de glycémie très élevée. La présence de corps cétoniques dans les urines d’un patient indique donc que son taux de glucose sanguin (glycémie) est vraisemblablement très élevé et qu’il a peut-être développé une acidocétose. Cette dernière est une complication potentiellement mortelle du diabète et doit être traitée de toute urgence. Les signes précoces d’acidocétose sont : soif intense, urines fréquentes et abondantes, nausées, fatigue, douleurs abdominales et essoufflement. Les signes d’une acidocétose avancée sont une respiration rapide, une accélération du rythme cardiaque, des vomissements, des vertiges, ainsi que la confusion et la somnolence ; les patients peuvent même parfois perdre connaissance. Si votre patient présente certains de ces signes, orientez-le d’urgence vers des services spécialisés.

Bien qu’il ne soit pas aussi précis qu’un test de glucose sanguin, le test urinaire peut servir d’outil de dépistage chez les patients dont le diabète a été confirmé. Même chez les patients ne présentant pas une acidocétose, un taux élevé de glucose dans les urines peut indiquer que leur diabète est mal maîtrisé. Ces patients doivent alors être orientés vers des services de counselling (assistance psychologique) ou d’éducation sanitaire, et doivent se soumettre aussi rapidement que possible à un examen ophtalmologique qui permettra de détecter la présence éventuelle de signes de rétinopathie diabétique.

Le test urinaire peut également être utilisé pour détecter la présence de glucose dans les urines de patients n’ayant pas reçu un diagnostic de diabète ; ils devront alors être orientés vers des services spécialisés pour des tests complémentaires qui permettront de diagnostiquer un diabète éventuel.

Tous les patients présentant un diabète doivent se soumettre à un examen oculaire annuel.

Avant de commencer

  • Vérifiez qu’il existe un document, ordonnance ou autre, confirmant que ce test a été demandé.
  • Expliquez au patient le motif de ce test et son déroulement.

Matériel nécessaire

  • Équipement de protection individuelle : gants, lunettes de protection (et tablier, si disponible)
  • Bandelettes réactives (vérifier la date d’expiration avant utilisation)
  • Récipient (contenant les bandelettes urinaires) avec échelle colorimétrique
  • Récipient propre pour récolter l’urine
  • Facultatif : basin hygiénique ou bouteille pour les patients ne pouvant se rendre aux toilettes.

À noter : entreposer les bandelettes réactives conformément aux instructions du fabricant.

Méthode

  • Donnez au patient un récipient propre et expliquez-lui comment obtenir un échantillon d’urine propre. Rappelez-lui de se laver les mains avant et après avoir utilisé les toilettes.
  • Si cela vous semble nécessaire, demandez au patient de nettoyer ses parties génitales avec une lingette imprégnée avant d’uriner, afin d’éviter la présence de contaminants extérieurs dans l’échantillon d’urine.
  • Si possible, demandez au patient d’uriner juste un peu avant d’uriner dans le récipient. Un échantillon d’urine prélevé au milieu du jet reflète plus fidèlement la composition de l’urine stockée dans la vessie.
  • Précisez au patient la quantité d’urine dont vous avez besoin, par exemple les trois-quarts du récipient, puis placez un bouchon ou couvercle sur le récipient.
  • Si le patient n’est pas en mesure de suivre ces consignes, il faudra lui offrir de l’aide.
  • Lavez-vous les mains et enfilez des gants avant de prendre le récipient d’urine des mains du patient.
  • Enlevez le couvercle du récipient et plongez la bandelette réactive dans l’urine, en l’immergeant complètement (Figure 1). Puis sortez-la immédiatement et tapotez-la sur les bords du récipient pour l’égoutter.
  • Inclinez la bandelette pour faire couler les dernières gouttes d’urine.
  • Attendez le temps nécessaire (comme indiqué sur le tube contenant les bandelettes) puis lisez le résultat en comparant la couleur de la bandelette à l’échelle colorimétrique figurant sur le tube (Figure 2). Prenez soin de ne rien toucher avec la bandelette imprégnée, qu’il s’agisse du tube ou de toute autre surface.
  • Éliminez l’urine de manière appropriée.
  • Jetez le matériel contaminé (gants, bandelette urinaire et récipient contaminé, le cas échéant) en respectant les consignes de votre établissement concernant les déchets hospitaliers.
  • Enlevez vos gants et lavez-vous les mains.
  • Notez le résultat du test urinaire sur la fiche du patient.
  • Si le résultat obtenu est anormal, transmettez cette information à une personne responsable de la prise en charge du patient.
Figure 1. Immerger complètement la bandelette réactive  © Elmien Wolvaardt Ellison
Figure 1. Immerger complètement la bandelette réactive © Elmien Wolvaardt Ellison
Figure 2. Comparaison de la bande réactive avec l’échelle colorimétrique figurant sur le tube contenant les bandelettes  © Elmien Wolvaardt Ellison
Figure 2. Comparaison de la bande réactive avec l’échelle colorimétrique figurant sur le tube contenant les bandelettes © Elmien Wolvaardt Ellison