Soins oculaires durant la COVID-19, urgence de santé publique : le point de vue de l’OMS
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Durant la pandémie de COVID-19, l’Organisation mondiale de la Santé souligne l’importance de la sécurité, de la prise en charge des personnes handicapées et des maladies oculaires non urgentes, du partage de l’innovation et de l’intégration des soins oculaires aux systèmes de santé.
Le 30 janvier 2020, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a qualifié l’épidémie de COVID-19 d’« urgence de santé publique de portée internationale ». Cette épidémie, qui est maintenant une pandémie, a affecté toutes les couches de la population mondiale, y compris les personnels de santé. Cet article a pour objectif de souligner ce que l’OMS considère comme des points importants pour les personnels de santé oculaire durant la pandémie.
Prendre des mesures pour la protection et prise en charge des personnes handicapées
Les personnes présentant un ou plusieurs handicaps sont particulièrement vulnérables durant la pandémie de COVID-19.
Les personnes handicapées peuvent être affectées de manière disproportionnée par l’épidémie. Ceci peut être dû à la perturbation des services et du soutien dont ces personnes dépendent habituellement, aux difficultés qu’elles rencontrent dans la pratique des mesures d’hygiène de base et de la distanciation physique, ou encore aux obstacles auxquels elles doivent faire face pour accéder aux services de santé publique et à l’information. Dans certains cas, des problèmes de santé préexistants peuvent les exposer à un risque plus élevé de développer une maladie grave ou permanente si elles sont contaminées par le virus.
Les obstacles rencontrés par les personnes handicapées peuvent être réduits ou éliminés si les principales parties prenantes prennent les mesures qui s’imposent. L’OMS a publié des conseils sur les actions et mesures que peuvent mettre en œuvre les gouvernements, les prestataires de services, les communautés et les personnes handicapées elles-mêmes pour protéger les personnes handicapées durant la pandémie de COVID-19 : https://bit.ly/3oaMERa
Utiliser des équipements de protection individuelle (EPI) provenant de sources agréées
La chaîne d’approvisionnement mondiale connaît actuellement des perturbations parce que la COVID-19 a provoqué une forte augmentation de la demande. Chaque pays a établi une liste de sources répertoriées d’EPI agréés pour les patients et les prestataires de soins. L’OMS recommande d’utiliser seulement des EPI provenant de ces sources agréées et d’éviter les EPI faits maison ou les distributeurs d’EPI dont les réseaux sociaux font la publicité, car ces EPI sont de qualité douteuse. Vous trouverez plus d’informations sur l’utilisation rationnelle des EPI contre la COVID-19 à la page suivante : https://bit.ly/37qh8I9
Ne pas abandonner les patients qui ont besoin de soins non urgents
Bien que, durant la pandémie, il faille avant tout maintenir les services de soins oculaires essentiels et éviter l’interruption de l’accès aux médicaments pour les patients présentant une affection oculaire chronique, il ne faut pas pour autant que les patients en attente de soins non urgents se sentent abandonnés.
Il faut tirer parti de la télémédecine et autres avancées technologiques non seulement pour aiguiller les patients et coordonner les soins entre prestataires, mais également pour s’assurer que les patients ayant besoin de soins non urgents restent impliqués et informés, suivent leur programme de traitement, prennent les mesures préventives nécessaires, et continuent à consulter lorsque la pandémie sera maîtrisée.
Recenser et partager les stratégies innovantes et leur impact
La lutte contre la COVID-19 nous a montré que des approches innovantes de gestion de main d’œuvre, comme le redéploiement temporaire du personnel, le partage des tâches et la délégation, peuvent permettre de remédier aux manques aigus de personnel ou aux inefficacités. Il est important que les personnes travaillant dans le secteur de la santé recensent les approches nouvelles ou innovantes qu’elles ont mis en œuvre durant la pandémie, ainsi que l’impact de ces approches sur la délivrance des soins oculaires et leurs résultats. Ceci pourra servir de base à l’élaboration de services de santé de qualité et, après la pandémie, les études sur la mise en œuvre de ces approches permettront de voir si elles peuvent être appliquées à plus grande échelle pour améliorer les soins cliniques et la vie de tous, et pour améliorer l’égalité d’accès à des soins oculaires de haute qualité.
Intégrer les soins oculaires au sein des systèmes de santé
La recommandation la plus importante du Rapport mondial sur la vision de l’OMS est de faire en sorte que les soins oculaires soient intégrés au système de délivrance des soins de santé et soient inclus dans les plans stratégiques du secteur de la santé. Cette recommandation était pertinente avant la pandémie, car à l’heure actuelle au moins un milliard de personnes présentent une déficience visuelle évitable ou en attente de traitement et l’on constate d’énormes inégalités dans l’accès aux soins oculaires entre pays et au sein d’un même pays.
Cette recommandation est également pertinente durant la pandémie car si les soins oculaires font partie intégrante du système de santé, il y a fort à parier qu’ils joueront un rôle plus important dans le plan d’intervention du secteur de la santé en réponse à la pandémie. L’intégration des soins oculaires sera également cruciale dans la mise en œuvre des programmes de santé oculaire après la pandémie de COVID-19, pour assurer la durabilité de ces programmes et la continuité des soins aux patients.